Sixième soirée des Diamants du CHU de Québec

Le 6 novembre 2019 avait lieu la sixième soirée des Diamants du CHU de Québec – Université Laval. Félicitations au chercheur principal de VisezEau, Michel Lucas, docteur en épidémiologie nutritionnelle, qui s’est vu décerner le Diamant recherche, pour la catégorie Relève !

 

L’impact de la qualité de l’eau sur la consommation d’eau potable non embouteillée, un enjeu au cœur des interventions de VisezEau

 Québec, le 8 octobre 2019 – La présence de plomb dans l’eau des écoles québécoises est questionnée sinon démontrée actuellement[i]. Pour VisezEau qui œuvre pour que l’eau potable, un bien commun, soit le choix numéro un des humains, l’enjeu de la qualité de l’eau est majeur. C’est pourquoi l’Expérimentation du projet d’intervention VisezEau à l’école qui s’amorce dans 36 écoles primaires (13 400 élèves) de la grande région de Québec intègre l’installation de fontaines dotées de filtres certifiés pour retirer le plomb. Pourquoi ? Justement pour s’assurer de la qualité de l’eau (chimique et organoleptique) dans les écoles où cette intervention se déploie de 2019 à 2022.

 

En février 2019, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiait un rapport[ii] dont les recommandations étaient les suivantes : « En vue d’appuyer la gestion de ce risque, l’INSPQ suggère aux instances concernées d’en apprendre davantage sur les niveaux de contamination de l’eau par le plomb dans les écoles et les garderies du Québec ; de favoriser des projets pilotes de surveillance de la qualité de l’eau dans ces établissements et de concevoir des outils afin que les professionnels des directions de santé publique puissent conseiller adéquatement les parties concernées, incluant la population. »

 

Initialement VisezEau à l’école intégrait ces actions relatives à l’évaluation de la qualité de l’eau. Mais comme ce projet est avant tout axé sur l’acquisition de saines habitudes de vie, le volet « qualité de l’eau » s’avérait un volet périphérique qui ne cadrait pas avec les orientations du programme. Un positionnement qui a mené les chercheurs de l’INSPQ, de la Chaire industrielle CRSNG en eau potable Polytechnique Montréal et de la Chaire de recherche en eau potable de l’Université Laval à se retirer, leur expertise n’étant plus sollicitée dans le cadre de ce projet financé via le Plan d’action interministériel (PAI) de la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS). VisezEau à l’école veille donc à la qualité de l’eau grâce aux filtres des fontaines installées dans les écoles du projet.

 

Le chercheur principal de VisezEau, Michel Lucas, docteur en épidémiologie, professeur agrégé au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval ; chercheur au CHU de Québec – Université Laval et chercheur invité Harvard T. H. Chan School of Public Health, considère que « La promotion de l’eau non embouteillée ne peut se faire sans l’assurance d’une eau de qualité et la mise en place d’environnements favorables à sa consommation. Il faut arrêter d’être en mode réaction et être proactif. C’est essentiel à l’éducation à la santé durable des générations futures. »

 

Les initiatives pour évaluer et mesurer la qualité de l’eau ne peuvent qu’être encouragées et soutenues selon lui. « Malheureusement, on travaille trop souvent en réaction au lieu de travailler en prévention. Résultat… tout le monde va croire que l’eau des écoles est contaminée au plomb, alors que ce n’est pas le cas pour toutes les écoles, mais seulement pour une minorité. Cependant, on a le devoir de mettre en place des méthodes pour les identifier et solutionner ces cas problématiquesMalheureusement, c’est encore la perception de l’eau potable non embouteillée qui sera perdante! » conclut le docteur Lucas.

 

À propos de VisezEau

VisezEau est un mouvement dont la principale mission est de rendre l’eau potable plus accessible, plus attrayante et mieux publicisée, et ce, préférablement à l’eau embouteillée et aux boissons contenant du sucre. VisezEau se distingue avec son groupe d’experts multidisciplinaires de chercheurs, de professeurs et d’universitaires des universités Laval, Polytechnique Montréal, Sherbrooke, Toronto, Waterloo, Massachusetts à Amherst et Harvard. VisezEau agit comme catalyseur en mettant en place des initiatives basées sur le plaisir expérientiel ainsi que sur la recherche et la création d’environnements favorables au bien-être des personnes et à la santé de la nature.

 

SOURCE         Thérèse Lafleur, coordonnatrice des relations publiques, VisezEau

418.803.1280 – info@visezeau.org


[i] Du plomb dans l’eau dans les écoles de Québec, Baptiste Ricard-Châtelain, 7 octobre 2019, Le Soleil

Écoles québécoises, trop de plomb dans l’eau, Caroline Touzin, 8 octobre 2019, La Presse

Nos écoles ont du plomb dans l’eau, Améli Pineda, 11 juillet 2019, Le Devoir

 

[ii] Institut national de santé publique du Québec (INSPQ. Présence de plomb dans l’eau des écoles et des garderies : importance du risque et pertinence d’une surveillance à chaque point d’utilisation. 8 mars 2019. https://www.inspq.qc.ca/publications/2550

 

Regard sur… VisezEau® : privilégier la consommation d’eau potable non embouteillée

Source: Infolettre de la recherche clinique au CHU de Québec-Université Laval

Le programme VisezEau® est issu de la collaboration d’une équipe multidisciplinaire d’experts et vise à contribuer aux environnements favorables à la santé et à la protection de l’environnement. Cet important projet de recherche interventionnel compte quatorze chercheurs de cinq universités (Laval, Montréal, Polytechnique, Waterloo et Harvard) qui se sont regroupés pour mettre sur pied une intervention dans trois commissions scolaires du Québec. Six de ces chercheurs font d’ailleurs partie du CRCHU : Dr. Michel Lucas (chercheur principal désigné), Dr. Richard Bélanger, Dre. Sylvie Dodin, Dr. Slim Haddad, et Dr. Patrick Levallois, tous de l’axe SPPOS, ainsi que Dr. Stéphane Bolduc, de l’axe Médecine régénératrice.

Le programme VisezEau® a pour but principal de normaliser la consommation d’eau potable non embouteillée comme seul breuvage nécessaire à l’hydratation, c’est-à-dire de faire en sorte qu’elle constitue le choix par défaut, qu’elle soit plus accessible et mieux publicisée. Le programme vise également à dénormaliser la consommation de boissons contenant du sucre (par exemple, les jus de fruits et les boissons sucrées telles que les boissons gazeuses) et l’eau embouteillée. Ces stratégies favorables à la santé humaine et environnementale permettent d’assurer une valorisation et une utilisation optimale de l’eau potable non embouteillée.

L’intervention VisezEau® consiste en une approche scolaire et à domicile visant à améliorer l’accès et l’éducation relative à l’eau. L’objectif principal de cette intervention est de tester l’efficacité de VisezEau® , une intervention multi-niveaux (école et maison) ayant pour objectif de prévenir le surpoids chez les jeunes du primaire du Québec.

Bien que des mesures de poids (via la biométrie, InBody 770) soient prises avant, pendant et à la fin de l’intervention, les chercheurs ont porté une attention particulière sur la méthode utilisée pour objectiver le poids, afin que le tout se fasse sans stigmatisation. Ainsi, le seul résultat que les chercheurs fourniront directement aux enfants sera leur pourcentage d’eau corporelle, à l’aide d’un pictogramme affichant l’étendue du pourcentage d’eau dans le corps humain. Il s’agit là d’un moyen jugé à la fois amusant et éducatif pour les enfants.

Lire la suite dans l’Infolettre de la recherche clinique au CHU de Québec-Université Laval

Pour que l’eau non embouteillée soit le choix le plus simple

Le projet VisezEau® vient de recevoir une subvention de 1,5 M$ dans le cadre du Plan d’action interministériel de la Politique gouvernementale de prévention en santé.

Ce projet, qui réunit 14 chercheurs œuvrant dans 5 universités, vise à normaliser la consommation d’eau potable et à dénormaliser celle des boissons sucrées chez les jeunes fréquentant l’école primaire.  

L’intervention inclut plusieurs volets, dont l’installation d’abreuvoirs modernes et attrayants, un programme éducatif transversal, ainsi que la sensibilisation du milieu familial.  

VisezEau® s’échelonnera sur une période de 36 mois et sera mis en place dans 36 écoles de 3 commissions scolaires : celles de Portneuf et des Appalaches ont déjà donné leur accord. Cette première phase devrait rejoindre environ 3600 élèves et leur famille et permettre d’évaluer la pertinence d’un déploiement élargi dans l’ensemble du Québec.

« Si nous avons réussi à normaliser les espaces sans fumée, pourquoi ne pourrions-nous pas créer des environnements où l’eau du robinet non embouteillée s’impose comme le choix le plus facile et le plus agréable?  » souligne Michel Lucas, chercheur principal du projet VisezEau®.  

De plus en plus d’universités retirent l’eau embouteillée de leur campus

 L’eau embouteillée, dont les ventes augmentent sans cesse, coûte au moins 1000 fois plus cher que l’eau du robinet, et la majorité des bouteilles en plastique se retrouvent dans les sites d’enfouissement plutôt qu’au recyclage.

Voilà deux des arguments qui ont mené l’université de Winnipeg à retirer les bouteilles d’eau de son campus dès 2009. Depuis, plus de 20 universités et collèges ont emboîté le pas à cette institution, dont, au Québec, l’Université de Sherbrooke (2011) et l’Université Concordia (2012).

Tout récemment, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2018, l’Université McGill et l’Université du Québec à Rimouski ont également annoncé un retrait progressif des bouteilles d’eau sur leur campus. De son côté, la Faculté de médecine de l’Université Laval a annoncé l’arrêt immédiat de tout achat d’eau en format 18 litres pour refroidisseurs dans ses différentes unités.

Il existe même un site internet qui répertorie les institutions d’enseignement étant passées à l’action au Canada et aux États-Unis.

Source: 100 degrés

Rendre l’eau du robinet en vogue

Par Érik Chouinard d’Impact Campus

Lorsque vient le temps de s’hydrater, il n’y a pas que les bouteilles d’eau en plastique qui soient problématiques. Les boissons sucrées, particulièrement populaires auprès des plus jeunes, viennent aussi avec leurs propres enjeux de santé publique. Michel Lucas, docteur en épidémiologie et professeur du Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval, a eu le désir de changer cette situation. Aidé par une quinzaine d’autres chercheurs, il fonde l’initiative VisezEau, ayant comme objectif de normaliser la consommation d’eau non-embouteillée. Il était en conférence sur le campus le 18 janvier dernier pour présenter ce projet.

« L’eau est le choix par excellence pour l’hydratation », s’exclame M. Lucas. Il ajoute qu’il n’est pourtant pas toujours évident d’y avoir accès sans qu’elle soit embouteillée. Plusieurs se tournent aussi vers les jus et autres boissons sucrées.

Ce n’est pas une habitude sans conséquence. Le chercheur en fait la preuve en mentionnant quelques études qui tracent des liens entre la consommation de breuvages sucrés et la prise de poids.

« Nous voulons que l’eau devienne le choix par défaut pour s’hydrater et décourager la consommation de boissons sucrées », affirme-t-il. Pour ce faire, l’organisme a choisi de concentrer ses efforts sur les enfants de l’âge du primaire.

Il vise ainsi un changement de mentalité plus profond. « Les habitudes alimentaires se développent surtout chez les plus petits », souligne-t-il, pour expliquer le choix de la population visée.

De plus, le chercheur explique que l’obésité infantile est particulièrement répandue au Canada; elle tend aussi à augmenter avec les années. Il espère ainsi contribuer à mettre un frein à cette progression.

L’obésité infantile, un problème de taille

« Le Canada figure parmi les pays avec les plus haut taux d’obésité d’infantile », relate M. Lucas. Il s’appuie sur les données de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Selon cette enquête dirigée par Statistique Canada, ce taux d’obésité serait de 13% pour les 5 à 17 ans, entre 2012 et 2013.

Chez les Premières Nations, le taux est d’autant plus alarmant. L’obésité infantile atteint  65,9% des jeunes de 3 à 19 ans, selon les données citées par M. Lucas. Il met en garde ceux qui sont trop rapides à accuser leur héritage. « La génétique charge le fusil, mais c’est l’environnement toxique et permissif qui appuie la gâchette », illustre-t-il, en citant George Bray, une sommité de la recherche sur l’obésité.

Cet environnement toxique, c’est un monde rempli de sucre. L’American Heart Association recommande de limiter la consommation de sucres ajoutés à 6 cuillères à thé par jour (25g par jour) pour les enfants.  Ceci correspond environ à un seul verre de jus de fruit. Tandis qu’une cannette de liqueur en contient presque deux fois la quantité.

Lucas explique que les plus jeunes sont aussi parmi les plus grand consommateurs ces boissons sucrées. Selon lui, il serait grand temps que ça change. « L’obésité infantile ne découle pas d’un choix fait par les enfants, mais bien de choix faits par la société et les gouvernements »déclare M. Lucas.

Les cibles de VisezEau

Malgré le fait qu’il soit l’instigateur principal de VisezEau, M. Lucas tient mettre de l’avant la part de ses collaborateurs. « J’ai plutôt un rôle de chef d’orchestre », considère-t-il, précisant que le projet ne serait rien sans l’équipe.

VisezEau souhaite s’implanter dans les écoles de la province et observer les effets qu’auront leur intervention sur les enfants de celles-ci. « Chacun des directeurs qu’on a rencontrés ont dit qu’il n’était pas question que leur école ne reçoive pas l’intervention », se réjouit le chercheur.

Chacune des écoles visées par le projet sera équipée de stations d’eau filtrée. M. Lucas insiste sur l’importance de rendre celles-ci attrayante. « La qualité de l’eau sera aussi évaluée », tient-il à souligner.

Ensuite chacun des enfants recevra trois récipients : une petite et une grosse bouteille ainsi qu’un pichet pour la maison. « Ils vont être responsable d’apporter le pichet sur la table à l’heure des repas », avance M. Lucas. Il espère que cette nouvelle routine contribuera à sensibiliser les parents aussi.

Tout ce projet prendra bien entendu de l’argent.  M. Lucas attend cette semaine même une réponse à la demande de subvention déposée auprès des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Il a bon espoir, car ce sont eux qui avaient financés les travaux préliminaires.

Si tout se passe comme prévu, le premier groupe d’écoles devrait recevoir l’intervention dès septembre prochain.


Profiter de l’eau

Les multinationales qui possèdent la majorité des boissons sucrées et jus possèdent aussi beaucoup de compagnies d’eau embouteillée. Elles ont des budgets publicitaires immenses qui leur a entre autres permis de faire croire aux consommateurs que leur eau est pure, écologique et sécuritaire, selon ce qu’affirme le chercheur. « En fait, on ne sait pas grand chose sur cette eau, il n’y a pas de normes sauf pour les coliformes fécaux », rétorque-t-il.

L’eau municipale est soumise à beaucoup plus de contrôles avant d’arriver aux robinets. Malgré les campagnes publicitaires, d’après M. Lucas, de 25% à 40% de l’eau embouteillée est en fait de l’eau du robinet. « Ça veut dire qu’un consommateur paie deux fois pour cette eau, une première fois par ses taxes et la deuxième fois à l’achat », s’insurge-t-il

Ceci amène ce qu’il qualifie de la surenchère de l’eau. Il démontre que la marge de profit des compagnies d’eau embouteillée est très élevée. « Les redevances qui doivent d’être verser au Québec sont de seulement 7¢ par 1000 litres d’eau », relate-t-il. Selon ses dires, au Québec acheté une bouteille d’eau québécoise d’un litre équivaut donc à payer 23000 le prix qu’a payé la compagnie.

Voir l’article intégral d’Impact Campus

L’invasion des plastiques

Par Érik Chouinard d’Impact Campus

Malgré le congé des fêtes qui perdurait à l’Université, le salon Hydro-Québec était rempli mercredi soir passé. Même Isabelle Melançon, la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, était au rendez-vous pour assister à la projection d’une version raccourcie du documentaire A Plastic Ocean et à la discussion avec les panellistes qui s’en est suivi. Un panel qui ne réunissait pas moins de sept intervenants de différents milieux.

La soirée était organisée conjointement par VisezEau et la Fondation David Suzuki. Michel Lucas est le fondateur de l’initiative VisezEau et il est aussi professeur au département de médecine sociale et préventive à la faculté de médecine de l’Université Laval. Réjoui par l’affluence, il y voit un signe des préoccupations présentes au sein de la population vis-à-vis la qualité de l’eau.

Dans son élan de fierté, M. Lucas ne peut s’empêcher de rappeler l’importance de cette ressource pour la vie terrestre. « L’eau c’est là où tout a commencé », déclare-t-il solennellement avant de laisser place à la projection.

Du macro au micro

« Où peut-on aller dans le monde et ne pas trouver de plastique? », pose le documentariste Craig Leeson. Il fait la démonstration à travers son film qu’il est très difficile de trouver un endroit où il n’y en a pas. Les déchets de plastique semblent se retrouver partout, même dans les grandes profondeurs océaniques.

Le documentaire montre d’ailleurs des images choquantes d’oiseaux marins morts dont le système digestif est rempli de plastique. Selon ces images, il n’y a pas de doute que ces plus « gros » morceaux causent des dommages. Toutefois les plus petits, parfois invisibles à l’œil nu, ne sont pas pour autant inoffensifs. D’après le documentaire, leur petite taille ferait d’eux des polluants beaucoup plus insidieux et répandus.

Exit l’idée d’une géante île de plastique flottant dans le milieu du pacifique, ce serait surtout un immense nuage de petits morceaux et fragments appelés microplastiques. « Ceux-ci sont comme des éponges qui absorbent les polluants organiques et les contaminants comme les pesticides », avertit l’une des panellistes Louise Hénault-Ethier, la chef des projets scientifiques de la Fondation David Suzuki.

Le professeur du Département de biologie de l’Université Laval, Ladd Erik Johnson, est au premier rang pour en observer les effets. Il centre justement beaucoup de ses recherches sur la vie microscopique qui peuple les océans. Selon lui, les microplastiques demeure toutefois un sujet de recherche assez récent. Il explique que plus d’études seront nécessaires pour mieux comprendre leurs effets sur les organismes marins, les écosystèmes et la santé humaine.

Le professeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ESAD) de l’Université Laval, Manuel J. Rodriguez, abonde en ce sens. Celui qui se spécialise sur les enjeux ayant trait à l’eau potable croit que les microplastiques vont devenir un intérêt de recherche mondial. « On ne connait pas vraiment beaucoup de choses par rapport à la présence de ces microplastiques dans les sources d’eau douce et ceux-ci pourraient ne pas être traités par les technologies actuelles de purification de l’eau potable », avance-t-il.

Vaincre la tentation de la bouteille

Pour combattre le fléau environnemental présenté dans le documentaire, les panellistes s’entendent pour dire qu’il n’y a pas de solution magique. Il faudrait grandement réduire, voire même complètement arrêter, la consommation et la production de plastique jetable.

Comme le projet VisezEau a pour cible l’eau embouteillée, la bouteille de plastique et ses problématiques ont été au centre de plusieurs discussions. « Nous voulons normaliser la consommation de l’eau non embouteillée », affirme M. Lucas à propos de l’organisme.

C’est un flambeau qui est aussi porté par l’association Univert Laval avec sa campagne À Laval, buvons local!. « Il faut inciter l’Université à abandonner et interdire la vente de bouteille en plastique », lance Cynthia Legault, la coordonnatrice de l’association, aussi invitée à participer au panel.

« L’eau embouteillée présente une double problématique, à cause du plastique, mais aussi à cause de l’appropriation de la ressource par des entreprises privées », ajoute la panelliste Alice-Anne Simard, directrice de la Coalition Eau Secours.

L’urologue Stéphane Bolduc, aussi présent autour de la grande tablée, croit qu’il est possible de changer la mentalité de la population et de rendre la bouteille en plastique moins tentante. « Maintenant, je me sens coupable quand je n’ai pas mes sacs réutilisables avec moi », dit-il, prenant l’exemple de l’efficacité du combat qui est mené contre les sacs de plastique.

Mme Simard ne croit pas que le fardeau doit tomber uniquement sur les épaules des individus. Selon elle il faut aussi prendre conscience de la responsabilité des entreprises et des gouvernements. « Dans le documentaire, il est dit que tout commence par le changement individuel, mais je ne suis pas d’accord si la société ne donne pas de moyens et de solutions, par exemple, des fontaines d’eau dans des parcs », spécifie-t-elle.

Un mot de la ministre

À la surprise générale, la ministre Isabelle Melançon a pris la parole lors de la période de questions. « Aujourd’hui même, je suis allée visiter un dépotoir et j’ai vu tellement de plastiques », déclare-t-elle pour démontrer sa conscience par rapport à la problématique. Mme Melançon profite donc de l’occasion pour annoncer un plan de stratégie pour l’eau, sans donner plus de précision quant à sa nature.

Concernant l’enjeu du plastique, elle ne prend pas d’engagement concret. Elle promet tout de même de « mettre ses culottes ». « Je vais faire mon travail de législateur, mais soyons unis devant tout cela, parce que l’urgence c’est maintenant, pas dans dix ans », conclut-elle.

Il reste maintenant à voir comment ses paroles se concrétiseront avec la période électorale qui approche.

Voir l’article intégral d’Impact Campus

Pour que l’eau non embouteillée devienne la norme

Extrait de l’article de François Ruby. Magazine 100degrés. 2 mai 2016.

Visez Eau® a été lancé en mars dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. Objectif: normaliser la consommation d’eau potable non embouteillée et dénormaliser celle des boissons sucrées. Entrevue avec Michel Lucas, l’instigateur du projet et chercheur principal d’une étude qui sera menée dans une quarantaine d’écoles du Québec.

100 degrés: Quelle est l’origine du projet Visez Eau®?

Par Michel Lucas

Ce projet est issu d’une réflexion menée par une équipe multidisciplinaire d’experts. L’eau potable non embouteillée est un enjeu majeur à plusieurs égards. Actuellement, le succès de l’eau embouteillée repose sur le fait que les gens pensent qu’elle a meilleur goût que l’eau du robinet et qu’elle est plus saine : c’est archifaux! D’autant plus que l’industrie des boissons sucrées (Dasani/Coca-Cola et Aquafina/Pepsico) ne fait que commercialiser de l’eau du robinet filtrée qu’elle nous revend à un prix astronomique dans des bouteilles en plastique qui ont un impact néfaste sur l’environnement. Le but principal de VisezEau® se résume à ceci : normaliser l’eau potable non embouteillée comme seul liquide nécessaire à l’hydratation.

Voilà tout un contrat!

Le défi est grand en effet, mais si nous avons réussi à normaliser les espaces sans fumée, pourquoi ne pourrions-nous pas créer des environnements où l’eau du robinet non embouteillée s’impose comme le choix le plus facile et le plus agréable? C’est lorsque la lutte contre le tabagisme s’est aussi attaquée aux environnements, plutôt que de pointer seulement les fumeurs du doigt, que le dossier s’est mis à avancer plus sérieusement.

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